La Salle de presse du Saint-Siège a rendu public ce mardi 7 octobre le message pour la 40e Journée mondiale de la jeunesse, le 23 novembre. Dans ce texte, le Pape revient sur deux aspects du témoignage chrétien : l’amitié avec Jésus et l’engagement de chacun dans la société, en tant que bâtisseurs de paix.
Plus de deux mois après le jubilé des jeunes qui a vu une marée humaine envahir les rues de Rome fin juillet, le Pape, qui tient à remercier tous ces pèlerins, ne veut pas que cet événement reste « isolé » mais qu’il marque pour chacun « un pas en avant dans la vie chrétienne et un encouragement fort à persévérer dans le témoignage de la foi ». Dans son message pour la prochaine Journée mondiale de la jeunesse, nouveau rendez-vous des jeunes catholiques, et dont le thème est « Vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi » (Jn 15,27), Léon XIV revient sur la notion d’amitié avec Jésus qui nous en rend témoin, et ce qui en découle pour vos vies. Une amitié que l’évêque de Rome définit comme « unique », « fidèle » et « éternelle ».
Le Saint-Père tient tout de suite à préciser que le témoignage chrétien « ne doit pas être confondu avec une propagande idéologique ». C’est au contraire « un véritable principe de transformation intérieure et de sensibilisation sociale ». Et cela est possible parce que le Christ « nous considère comme ses amis », insiste Léon XIV. Il connait ainsi les cœurs, l’indignation face aux discriminations et aux injustices, le désir de vérité et de beauté, de joie et de paix ; il écoute, motive et guide, appelant chacun à une vie nouvelle. Les jeunes amis du Christ n’ont donc rien à voir avec des « serviteurs » ou des « militants d’un parti ».
Les témoignages du « disciple que Jésus aimait » et de Jean le Baptiste
Le témoignage chrétien, en outre, est « le fruit de la relation de foi et d’amour avec Jésus, en qui nous trouvons le salut de notre vie », comme le montre le récit du « disciple que Jésus aimait », une dénomination qui témoigne « d’un lien personnel avec le Christ », explique le Souverain pontife. L’exemple de Jean Baptiste montre, pour sa part, que « le véritable témoin est humble et intérieurement libre, avant tout de lui-même, c’est-à-dire de la prétention d’être au centre de l’attention. Il est donc libre d’écouter, d’interpréter et même de dire la vérité à tous, même face aux puissants », précise Léon XIV. Et de poursuivre : « Le véritable témoignage consiste à reconnaître et à montrer Jésus, le seul qui nous sauve, lorsqu’il apparaît ».
D’où l’invitation du Pape François, que Léon XIV fait sienne, de sortir de nous-mêmes, de notre zone de confort, en allant vers les pauvres et ceux qui se sentent exclus du Royaume de Dieu. Le vrai sens de la vie, les jeunes, comme les saints avant eux, le trouvent dans « leur relation vivante avec le Christ ». C’est là que résident les vraies réponses à « nos questions les plus profondes », estime le Pape, et non dans « le défilement infini sur notre téléphone portable, qui capte notre attention tout en laissant notre esprit fatigué et notre cœur vide ». « La réalisation de nos désirs authentiques passe toujours par le fait de sortir de nous-mêmes », affirme-t-il.
Les difficultés du témoignage
Mais témoigner n’est pas nécessairement facile, reconnait-il. « Beaucoup de vos pairs sont exposés à la violence, contraints d’utiliser des armes, obligés de se séparer de leurs proches, de migrer et de fuir. Beaucoup manquent d’instruction et d’autres biens essentiels », détaille-t-il. Or tous partagent « la recherche de sens et l’insécurité qui l’accompagne, le malaise face aux pressions sociales ou professionnelles croissantes, la difficulté à faire face aux crises familiales, le sentiment douloureux du manque d’opportunités, le remords pour les fautes commises ».
La difficulté de témoigner va parfois au-delà de ces aspects puisque certains chrétiens et personnes de bonne volonté « souffrent de persécutions, de mensonges et de violences ». Mais face à ces épreuves, le Pape appelle à ne pas se décourager. « Vous êtes appelés aussi à persévérer avec espérance, surtout face aux difficultés et aux obstacles », et à apporter partout « la chaleur » et «la saveur de la fraternité ». La personne rencontrée est ainsi attirée « dans une dimension nouvelle et profonde, faite de proximité désintéressée, de compassion sincère et de tendresse fidèle ».
Pour le jeune qui témoigne la fraternité et la paix, il se trouve élevé au-dessus de « l’indifférence et de la paresse spirituelle », ce qui l’aide à surmonter les « fermetures » et les « soupçons ». Il est également poussé, précise Léon XIV, à s’engager dans du bénévolat, la charité politique, la construction de nouvelles conditions de vie pour tous. « Ne suivez pas ceux qui utilisent les mots de la foi pour diviser : organisez-vous plutôt pour éliminer les inégalités et réconcilier les communautés polarisées et opprimées ». Le Pape invite donc à écouter la voix de Dieu en nous pour triompher de l’égoïsme, en devenant des artisans actifs de la paix.

